
Fragmentation and Totality
We Westerners divide reality into fragments, and as a result we confine ourselves to a radical solitude. In our fragmented worldview, hot and cold, hate and love, and by extension all extremes, find themselves tragically separated before the cyclops beam of our perception. In reality all extremes are beginning and end, start and finish of the same road. There is only a difference of degree between them, not of nature. If this were not the case, at what temperature would the cold stop being cold and become heat?
It is likely that this logic is an inheritance that we have been carrying around since Aristotle and his principle of non-contradiction. In this logic, what I am not (the non-being) remains forever separated from my person. And don’t we observe, among ourselves, this lack of empathy? Everybody is labeled «the others», and otherness Ezequiel thinks- is friend of violence.
It has been barely 200 years since the philosopher Hegel, with his Logic, reconciled the extremes, giving meaning to the philosophical «becoming». Unfortunately, the author’s arduous style makes his work hardly accessible, and it will take a few more centuries before we can fully enjoy the blessings of his Logic in the Western world.
«Fragmentation and totality,» by Ezequiel Martinez Llaser, attempts to approach these questionings by calling upon the figures of the pixel, the Tetris, the puzzle and the Rubik’s cube as metaphors of this rupture of the Whole. The solitude that emerges from his works expresses the feelings of his contemporaries ; while reflecting his creative process, as he retreated to the snowy mountains of northern Italy, seeking to convert his ideas into the form of symbols.
FR_ Nous les occidentaux, nous scindons la réalité en fragments, et de ce fait nous nous confinons à une radicale solitude. Dans notre vision du monde fragmenté, le chaud et le froid, la haine et l’amour, et par extension tous les extrêmes, se retrouvent tragiquement séparés devant le rayon cyclope de notre perception. En réalité tous les extrêmes sont début et fin, commencement et aboutissement d’une même route. Il n’y a entre eux, qu’une différence de degré, et non pas de nature. Si ce n’était pas le cas, à partir de quelle température le froid cesserait il d’être froid pour devenir chaleur ?
Il est probable que cette logique soit un héritage que nous traînons / qui nous pèse depuis Aristote et son principe de non-contradiction. Dans cette logique, ce que je ne suis pas (le non-être) reste pour toujours séparé de ma personne. Et n’observons-nous pas, entre nous, ce manque d’empathie ? Tous demeurent « les autres » et l’altérité -je pense- est amie de la violence.
Cela fait à peine 200 ans que le philosophe Hegel, avec sa Logique, a concilié les extrêmes, donnant du sens au “devenir”. Malheureusement, le style compliqué / ardu de l’auteur rend son œuvre difficilement accessible et il faudra encore quelques siècles de plus pour qu’on puisse jouir pleinement des bénéfices de sa Logique dans le monde occidental.
« Fragmentation et totalité » d’Ezequiel Martinez Llaser, tente d’approcher ces questionnements en faisant appel aux figures du pixel, du Tetris, du puzzle et du Rubik’s cube comme autant de métaphores de cette rupture du Tout. La solitude qui se dégage de ses œuvres exprime le ressenti de ses contemporains tout en reflétant le processus de création, durant lequel l’artiste s’est retiré dans les montagnes enneigées du nord de l’Italie, cherchant à convertir ses idées sous forme de symboles.